Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a atteint 19% des jeunes actifs au mois d’août. La ministre du travail de l’époque, Madame Astrid Panosyan-Bouvet voulait solliciter les entreprises dans les parcours de découverte des métiers dans les collèges et proposer aux jeunes lycéens professionnels des ateliers collectifs ainsi que des entretiens individuels avec France Travail et les Missions Locales .

Hélas, la ministre ne trouvait pas d’autres recettes que celles que nous avons déjà vues maintes fois et on ne voit pas très bien pourquoi elles réussiraient mieux aujourd’hui qu’hier.

Alors que faire ? D’abord réjouissons-nous qu’après plus de cinquante ans d’égarement, nos responsables politiques, mieux conseillés cette fois-ci, aient décidé en 2024 de changer le nom de Pôle Emploi qui est devenu France Travail. Ils ont enfin compris que les mots ont un sens et que les Français ne cherchent pas un emploi mais avant tout un travail c’est à dire justement une activité qui a du sens pour eux. Alors bien sûr il faut encourager les jeunes à découvrir les métiers mais cela ne suffit pas sauf pour une minorité qui va facilement faire le lien entre un métier qu’ils découvrent et la raison pour laquelle ils apprécient ce métier autrement dit le sens que ce métier évoque pour eux. L’immense majorité des jeunes ne peut identifier ce sens sans un minimum de travail de connaissance de soi, la plupart du temps absent de leurs entretiens avec le conseiller d’orientation. D’une certaine manière les parcours de découverte et autres entretiens à France Travail ne représente qu’une partie du chemin, et de surcroît un chemin à l’envers alors que la connaissance de soi doit précéder la découverte des métiers.

L’orientation des jeunes continue de se faire par défaut et il en résulte directement que plus de la moitié des étudiants inscrits à l’université échouent en fin de première année. Ceci explique cela. Pire : Sur France Culture le 27 octobre 2025 Youssef Badr, premier Vice Président du tribunal de BOBIGNY raconte que 100% des jeunes qui passent au tribunal en Seine St Denis et à qui on demande pourquoi ils ont un parcours scolaire aussi faible, disent tous la même chose : « J’ai été orienté dans une voie qui ne m’intéressait pas. » « L’émancipation par l’école est illusoire, lointaine et totalement incertaine » dit encore Youssef Badr. Nous le répétons depuis des années, tous les programmes d’enseignement devraient automatiquement inclure au collège et au lycée des modules de connaissance de soi qui faciliteraient l’orientation professionnelle des jeunes en leur permettant de mieux identifier l’activité professionnelle qui leur convient et qui accroîtrait d’autant leurs motivations au moment de chercher du travail. C’est dans cette direction qu’il faut avancer si l’on veut réellement s’attaquer au chômage des jeunes et il reviendrait donc au nouveau ministre de l’Education nationale, Monsieur Édouard Geffray, d’entreprendre un changement.