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La solidarité des salariés peut créer des emplois
Notre dernière tribune publiée dans Le Monde.fr
Imaginez-vous commandant un grand navire dans une mer démontée et apercevant, perdus dans le tumulte des flots, des naufragés accrochés à des embarcations de fortune. On peut supposer que vous n’hésiterez pas longtemps à leur porter secours et à les accueillir à bord jusqu’à votre prochaine escale. Le marché du travail ne ressemble-t-il pas aujourd’hui à cette mer démontée avec beaucoup, beaucoup de personnes depuis longtemps sans travail, accrochées à des allocations de fortune ? 2,4 millions de personnes perçoivent le RSA, soit 513,88 € au 1er janvier 2015 pour une personne seule sans revenu ; 47% des allocataires sont des personnes seules sans enfant.
Lire la suite sur le site du Monde.fr
Souffrance au travail : où en est on ?
Christophe Dejours est psychiatre et professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Interrogé par un journaliste de Libération sur son dernier ouvrage paru aux éditions Bayard, l'auteur de "Souffrance en France" donne un exemple assez peu réjouissant qui pourrait faire douter de son titre : "Souffrir n'est pas une fatalité",
Voici un extrait de l'interview :
"Dans un centre d'appels d'une entreprise privatisée, un salarié s'est suicidé, un autre a fait un arrêt cardiaque sur son lieu de travail. On y voit comment une direction fabrique la soumission de ses salariés sans jamais user de violence. Elle organise, à l'aide d'animateurs commerciaux, des challenges. Celui qui a fait le plus grand nombre de vente en un temps limité peut jouer avec un hélicoptère miniature pendant que ses collègues travaillent. pour le challenge du "plus beau bébé", chacun ramène une photo d'enfance et un classement est établi par vote. la famille est parfois invité à assister à ces jeux. Les challenges entraînent les salariés dans une spirale d'engagement envers la stratégie de l'entreprise : après s'être prêté à ces jeux ridicules devant témoins, impossible de reculer, de contester. Si les salariés s'engagent dans ces activités puériles, c'est qu'on leur donne la possibilité de régresser. Or, "un enfant n'est pas responsable" de tromper le client ou de ne pas avoir vu que le collègue allait si mal avant son suicide."
Le Compte Personnel de Formation
Vous pouvez transférer les heures de votre DIF acquises au 31 décembre 2014 dans votre Compte Personnel de Formation mais vous ne pouvez plus effectuer un Bilan de compétences par ce moyen-là.
Pour faire un Bilan de compétences, il vous reste toujours les deux possibilités d'en faire la demande à l'OPACIF (Organisme Paritaire Collecteur Agréé pour le Congé Individuel de Formation) de la branche professionnelle de votre entreprise ou bien de le demander à votre employeur.
Si vous êtes salarié, votre Bilan de compétences peut être complètement pris en charge financièrement
Deux critères importants sont à considérer : la confidentialité de votre démarche vis-à-vis de votre employeur, et si vous voulez faire un Bilan de compétences sur votre temps de travail.
1. Vous voulez garder votre démarche confidentielle
Adressez-vous à l'OPACIF de votre branche d'activité auquel votre entreprise cotise pour la formation continue. Le plus connu est le FONGECIF, mais il y en a d'autres plus spécialisés comme l'AFDAS (communication, media, spectacles…) l'UNIFAF (médico-social…) le FAFIH (hôtellerie) MEDIAFOR (presse écrite) avec lesquels nous travaillons également.
Avantage : Votre employeur n'est pas au courant
Inconvénient : Un mois à trois mois de délai avant de recevoir l'accord de prise en charge.
Si vous n'obtenez pas d'accord de prise en charge, n'hésitez pas à nous contacter pour avoir un devis sur mesure en fonction de vos besoins et de votre budget.
2. Vous voulez faire un Bilan de compétences sur votre temps de travail
Demandez à votre OPACIF un Congé Bilan de Compétences. Cela vous permet d'effectuer un Bilan de compétences sur votre temps de travail avec l'autorisation de votre employeur. Ce dernier peut aussi vous proposer de le prendre en charge dans le cadre du plan de formation. Mais cette hypothèse est plus vraisemblable si c'est lui qui prend l'initiative de vous proposer un bilan de compétence.
Avantage : Vous pouvez effectuer le Bilan de compétences sur votre temps de travail.
Inconvénient : Votre employeur est au courant.
Pour créer un fonds solidaire d’embauche
Cette proposition est née d’une interrogation, d’une observation et d’une conviction :
- L’interrogation : quel monde sommes-nous en train de construire alors que la solidarité inscrite dans la charte des droits fondamentaux de l’union européenne concerne chacun d’entre nous et que nous avons donc une responsabilité ?
- L’observation : il y a beaucoup d’endroits, de domaines, de secteurs où il y a pléthore de travail et il n’y a pas d’emplois.
- La conviction : si je suis volontaire pour contribuer à hauteur de 10 euros net par mois à un fonds solidaire d’embauche, alors il y en a certainement d’autres qui seraient prêts à le faire.
Ce projet est à l'étude dans une grande entreprise dont il est préférable de garder l'anonymat pour le moment. Aussi est-elle dénommée l'entreprise M.
Ainsi, pour cette entreprise de 11 000 personnes, compte tenu de l'échelle des rémunérations, on obtient un montant potentiel du Fonds de près de 10 millions d'euros.
Télécharger le document complet (5 pages) : Pour créer un fonds solidaire
Télécharger l'annexe avec les chiffres : Annexe Tableau fonds
Upload our proposal in english : Solidarity Hiring Fund
Souffrance au travail : un DRH témoigne
" La financiarisation de l'économie dicte les politiques d'entreprise et la standardisation des modes de management fait la part belle aux systèmes, aux règles, aux procédures et minimise très largement la part de l'homme dans les organisations de travail. (...) La dégradation de la relation humaine que j'ai pu constater, le fait que les dirigeants ne soient plus capables de faire face aux décisions difficiles de l'entreprise, de parler clairement et franchement à leurs salariés, l'hypocrisie qui s'installe insidieusement comme mode de management de la vie de tous les jours, les passe-droits, le manque d'éthique, ont été des éléments qui m'ont profondément bouleversé, qui m'ont marqué dans mon esprit, et qui ont fait que ce monde ne me correspondait plus."
Extraits de son livre :
"Je suis en arrêt de travail depuis de longs mois et ma vie professionnelle n'est plus qu'un souvenir.
Dépressif ! Je suis dépressif ! Moi qui me croyais fort comme un roc, inatteignable ! Comment ai-je pu en arriver là ?...
Je suis fier d’avoir décroché ce nouveau contrat de travail auprès d’une florissante entreprise du secteur de la santé, de la beauté et des bio-activités. J’obtiens de haute lutte le poste de Directeur de Ressources Humaines de l’établissement normand de ce groupe en fort développement. Une véritable consécration cette opportunité : la reconnaissance de ma valeur et de mes compétences. Je n’ai plus de doute et je visse maintenant ma vie sur des certitudes. Je suis bon puisqu’on me dit que je suis bon… Une situation sociale en vue, une rémunération confortable, une sécurité en terme d’emploi, des perspectives d’évolution, une large autonomie dans la conduite de mes missions, des moyens… Bref, tout ce à quoi j’aspirais à l’aube de mes trente-six ans. Quatre ans plus tard, je prenais la responsabilité des ressources humaines d’une usine de chimie pharmaceutique du groupe, promise à un développement soutenu grâce à un plan d’investissement majeur. En 2001, j’atteignis une forme de consécration avec la remise d’un prix national récompensant une démarche de recrutement et de formation originale, l’opération « Quadras », que j’avais imaginée et initiée avec succès dans mon usine. Je fus promu à Paris ; mais là, c’est une autre histoire qui allait commencer pour moi, un tournant et peut être le début d’une lente et inexorable descente vers ce qui allait sonner le glas de ma « carrière ».…
2002, « annus horribilis ! » Et pourtant, tout avait si bien commencé… Depuis aussi loin que je me souvienne, l’orgueil et l’ambition avaient été pour moi de puissants moteurs que je n’avais cessé d’alimenter en énergie et que j’entretenais avec grand soin ! Et gare à celles et ceux qui se seraient mis en travers de ce « chemin de lumière » que je me traçais. Réussir était le maître mot de mon leitmotiv ; réussir mes examens, réussir mon service militaire, réussir mon mariage - je parle ici de la cérémonie, ce qui est vu par les autres, et non de l’amour pour l’autre - réussir ma vie professionnelle, avoir une belle maison, un statut privilégié, un rang social, être reconnu et surtout, surtout, gagner de l’argent ! Ainsi mes parents, ma famille, seraient fiers de moi. Mes amis, mes voisins, mes collègues, m’envieraient. Je susciterais l’admiration et l’inévitable jalousie ! Ma carrière avait toujours été placée au-dessus de toute autre considération, mais depuis quelques années maintenant, je doutais. Je doutais du bien-fondé de mes choix et je commençais à exprimer des remords, des regrets, des manques, et à ressentir une sorte de vacuité comme si j’avais complètement oublié depuis toutes ces décennies, de remplir les tiroirs de mon cœur.
...
Je perdis le sommeil et mes nuits se peuplèrent de rêves étranges, de cauchemars et de chimères. Je sentais que malgré d’incessantes tentatives pour remonter la pente, je perdais pied professionnellement. Le regard de mes hiérarchiques se durcissait et l’angoisse envahissait désormais ma vie. Je faisais toujours le même songe : j’étais dans un tunnel de pierre, je courais et je n’en voyais jamais le bout, avec une question lancinante, comment m’en sortir ? Mon obstination à refuser d’admettre que ces environnements de travail ne me convenaient pas malgré les ponts d’or, la peur d’être professionnellement déchu, la mort de mon père, la détresse de ma mère, et dans une moindre mesure celle de mon frère, le poids des traditions familiales, la séparation d’avec ma femme, l’éloignement de ma fille unique, furent autant de blessures que la vie m’infligea. Mon « chemin de croix » allait continuer dans un monde nouveau qui paraissait être un jardin d’Eden mais qui allait se révéler une jungle dangereuse. Derrière des sourires de circonstances, j’allais découvrir une hypocrisie poussée à son paroxysme, la veulerie comme mode de management, l’absence d’amour propre, le manque de courage, la bassesse et l’étroitesse d’esprit.
…
Le directeur général de la Recherche avait la réputation d’être un homme tyrannique à l’ambition démesurée. Souvent, je m’interrogeais, comment de tels hommes, aussi éloignés des idéaux qui avaient sous-tendu les principes et les valeurs de notre belle « maison », avaient pu se tailler des carrières aussi exceptionnelles ? Les sentinelles n’avaient visiblement pas fait leur boulot !"
Les contrats de génération à la peine
L'article d'Anne Rodier dans l'édition du Monde du 24 septembre illustre bien le décalage entre les schémas intellectuels des pouvoirs publics et le fonctionnement des entreprises sur le terrain.
Destinés à soutenir à la fois le recrutement des jeunes et le maintien dans l'emploi des seniors, les contrats de génération ont été utilisés pour seulement 10624 recrutements au 13 septembre alors que l'objectif affiché est de 75000 contrats pour 2013.
L'aide de 4000 € par contrat est réservée aux PME de moins de 300 personnes mais les grandes entreprises doivent également parvenir à un accord ou un plan d'action si elles ne veulent pas avoir à payer une pénalité qui peut aller jusqu'à 1% de leur masse salariale.
Dans la réalité, plutôt que de faire un nouvel accord, elles reprennent ce qui existe déjà dans les accords actuellement en vigueur, c'est à dire les plans seniors, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ou les plans jeunes.
Résultat des courses dans trois mois.
Les rapports avec l'autre
Extrait de Etre heureux au travail de Yannick Bonnet, Presses de la Renaissance, 2006
"L'homme et le travail réagissent l'un sur l'autre. la matière même du travail oblige l'homme à apprendre, à observer, à corriger ses erreurs, à se perfectionner. Ce faisant, il progresse, développe sa personnalité et peu à peu façonne lui-même le travail, change la technique, invente un outil ou une méthode, parvient au stade de la création, devient capable d'une œuvre et peut-être d'un chef d'œuvre.
Mais le travail se réduit rarement à ce duo avec l'homme travailleur solitaire. (…) La majorité des situations de travail est caractérisée par le contact, le dialogue, l'échange, la relation humaine.
Le travail est facteur de vie sociale
Plaçons-nous dans le cas le plus fréquent dans le monde du travail au sein d'une organisation. La découverte qu'on y fera est celle des relations d'équipier à équipier, c'est à dire de ceux qui concourent, qui coopèrent à la satisfaction du client. (…) Quel handicap, dans le monde moderne, d'être incapable de travailler ne serait-ce qu'à deux ! A l'inverse, chacun percevra si son éducation, son histoire personnelle n'ont pas bloqué ses facultés relationnelles, la richesse de la complémentarité des talents, des formes d'intelligence, des capacités de vitesse ou de résistance, de la rigueur des uns avec la créativité des autres. En fait, la seule vraie question posée par la différence, génératrice évidente de progrès pour tous, est justement l'acceptation… de la différence, qui est manifestement perçue comme choquante, irritante, déstabilisante par certains.
La nécessité des objectifs communs et surtout de leur fixation est facilitée par l'économie de marché et de concurrence généralisée.Car, en dernier ressort, c'est le client ou le concurrent qui, d'une certaine manière, conduit l'entreprise. Toutefois il ne s'agit pas d'une détermination absolue et, la plupart du temps, l'organisation garde une marge de manoeuvre. De ce fait, il est toujours préférable que les objectifs n'apparaissent jamais comme arbitraires. (…) Pour être efficace, l'équipe devra avoir compris, sans équivoque ni imprécision, non seulement le "quoi ?" mais aussi le "pourquoi ?" et le "pour quoi ?". Et puis suivront le "pour qui ?", le "quand ?" avant qu'on se soit seulement posé la question du "comment ?". Dans un monde plus complexe, nécessitant adaptabilité permanente et rapide, la coopération dans le travail est vitale pour tenir les délais, assurer la qualité et améliorer la productivité : la communication n'est plus un luxe, elle est devenue une exigence.
Dans la relation de subordonné à chef, tout le monde sait bien que celui qui n'a jamais su obéir ne saura jamais commander. L'obéissance concerne la personne humaine c'est à dire un être doué de libre arbitre. L'obéissance ne peut, si elle est humainement bien comprise et bien demandée, contredire le besoin vital de liberté. Car si elle est consentement libre de la volonté, elle ne signifie pas pour autant consensus "béni oui-oui.
La véritable obéissance consiste, quand on estime que le chef est en train de prendre une mauvaise voie, à tout faire pour l'éclairer par une argumentation bien structurée; si malgré les avis du subordonné, le chef persiste, alors il faut ou se soumettre et exécuter loyalement la mission ou se démettre, c'est à dire donner sa démission. Une solution intermédiaire : se soumettre et demander à être muté."
Evaluation des performances : attention aux effets pervers
Ecouter l'interview de Christophe Dejours, psychiatre, professeur au CNAM
et spécialiste des problème de santé au travail.
Interrogé vendredi 23 décembre par Antoine Mercier sur France Culture dans le cadre d'une cisco 700-501 série d'entretiens sur la crise et nous, Christophe Dejours dénonce "l'exaltation des performances individuelles" et décrit certaines manifestations actuelles de ce qu'on appelle les risques psychosociaux.
En voici quelques extraits :
"Notre analyse sur les effets dévastateurs de l'évaluation individualisée des performances était juste.
Non pas qu'il faille la supprimer complètement, parce que c'est important, les gens la demandent, ils la souhaitent, c'est une façon de témoigner du travail, dans le meilleur des cas une reconnaissance du service rendu, mais il s'agit de ne pas tout mettre sur l'évaluation notamment sur l'aspect quantitatif et mesuré du travail parce ce qu'on évalue dans le meilleur des cas ce n'est pas le travail, c'est le résultat du travail.
Le travail n'est pas seulement un rapport individuel avec une tâche; la plupart d'entre nous, nous travaillons pour quelqu'un, un patron un chef, un chef travaille pour ses subordonnés, nous travaillons pour les collègues, et nous travaillons aussi pour des clients, et c'est une forme de coopération très particulière car il y a beaucoup de services où ce service n'est efficace que si on réussit à créer une coopération entre l'usager le client et celui qui prescrit ou qui donne le service de telle sorte que le grand problème c'est la coopération. Est-ce que nous sommes en mesure d'inventer de nouveaux dispositifs pour évaluer, au sens noble du terme, c'est à dire accorder sa valeur à ce qui relève du travail collectif et de la coopération.
Ca change le regard que les gens ont sur le travail, ça les amène à prendre en considération le rapport qu'ils ont avec les autres et non plus le considérer comme du temps perdu, du bavardage; en réalité les gens ont besoin de se rencontrer pour se parler, non seulement pour échanger sur leurs 640-893 dumps difficultés mais aussi parce que c'est là que se transfèrent les vraies informations..."